Avec environ 500 000 personnes vivant avec le VIH/Sida, le Cameroun franchit une étape majeure en adoptant un algorithme de dépistage du VIH basé sur trois tests. Ce dispositif, officiellement lancé par le Ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie, établit désormais l’obligation pour toute personne nouvellement déclarée positive de réaliser trois tests réactifs consécutifs.
Lors d’une conférence de presse tenue à cette occasion, le Ministre a détaillé les raisons et les modalités de cette transition. Avec un taux de prévalence du VIH de 2,7 % selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2018, le Cameroun abandonne son algorithme à deux tests pour se conformer aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette nouvelle stratégie vise à renforcer la fiabilité des diagnostics et à optimiser la prise en charge des patients.
Pour assurer le succès de cette transition, un groupe technique de travail a été institué par la décision N/1403 du Ministère de la Santé Publique. Ce groupe a supervisé une étude de vérification des tests menée par le Centre International de Référence Chantal Biya (CIRCB), conformément aux directives de l’OMS. Ce passage à un algorithme à trois tests marque une avancée significative dans la lutte contre le VIH/Sida au Cameroun, impliquant aussi bien les structures sanitaires que les organisations communautaires à travers le pays.
La transition vers le nouvel algorithme de dépistage du VIH se déroulera en deux étapes. La première, prévue pour la seconde moitié de 2024, concernera les régions du Centre, du Sud, du Littoral et de l’Ouest. Cette phase pilote, d’une durée de trois mois, vise à évaluer les aspects techniques de la mise en œuvre. La seconde étape, programmée pour 2025, consistera à déployer progressivement l’algorithme sur l’ensemble du territoire national, en intégrant toutes les populations concernées.
Pour garantir le succès de cette transition, une feuille de route a été élaborée. Elle détaille les stratégies de sensibilisation et de communication, telles que la formation des équipes sanitaires, l’implication des agents de santé communautaire et des responsables des structures de santé. Elle prévoit également la rédaction de notes d’information à l’intention du personnel du Ministère de la Santé, le recours aux médias pour une large diffusion, ainsi que l’organisation logistique nécessaire à l’approvisionnement, au suivi et à l’évaluation des résultats. Des actions de plaidoyer accompagneront ces efforts.
Le Cameroun ambitionne d’atteindre l’objectif des « trois 95 » d’ici 2030, tout en poursuivant une stratégie globale d’élimination des infections majeures comme le VIH, la syphilis et l’hépatite B, particulièrement chez les femmes enceintes et les populations à risque.
Avec près de 39 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde et environ 500 000 au Cameroun, le VIH/Sida reste une priorité de santé publique. Grâce aux efforts passés ayant permis une réduction de 50 % de la prévalence nationale, le pays entame une nouvelle étape de sa lutte contre cette pandémie. À cet effet, le Ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie, a appelé à une mobilisation générale des ressources et des acteurs concernés. Selon lui, cette approche audacieuse est essentielle pour concrétiser l’engagement du Président de la République, Paul Biya, en faveur de l’élimination du VIH/Sida d’ici 2030.
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