L’armée camerounaise a abattu un conducteur de moto-taxi non identifié et emmené deux autres personnes à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest. L’incident, confirmé par des sources locales, s’est produit le lundi 23 décembre 2024, dans le quartier Ntamulung.
Selon des témoins, le conducteur décédé aurait tenté de s’échapper après avoir été interpellé par les forces de sécurité en compagnie de deux autres personnes vers 16 heures ce jour-là. Les forces de sécurité ont ouvert le feu immédiatement après qu’il aurait sauté du camion militaire et tenté de s’enfuir par une voie adjacente.
Les habitants rapportent avoir entendu des coups de feu peu après que les trois hommes, les mains liées, aient été emmenés par les militaires. « Des hommes armés les ont pris, les mains attachées, et les ont jetés dans un camion militaire », a confié un témoin à MMI. « Cet homme a sauté du véhicule et a commencé à courir avant qu’ils ne l’abattent », a-t-il ajouté.
Le corps de la victime a été abandonné dans un caniveau près d’un bâtiment en construction dans le quartier. Visiblement consternée, la population s’est rassemblée sur les lieux, choquée et incapable d’identifier le conducteur de moto. « Nous avons fouillé dans le sac qu’il portait autour du cou, mais il n’y avait aucun document pour l’identifier ou indiquer d’où il venait », a déclaré un habitant à MMI.
Les raisons pour lesquelles ces hommes ont été arrêtés par les forces de sécurité demeurent floues.
Les exécutions extrajudiciaires continuent de se produire en toute impunité dans les régions anglophones du Cameroun, où un conflit armé inspiré par des revendications séparatistes perdure depuis 2017. Les forces gouvernementales et les militants séparatistes d’Ambazonie commettent régulièrement des atrocités contre des civils désarmés, sans qu’aucune enquête ou poursuite judiciaire ne soit menée contre les auteurs de ces actes.
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