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Sisiku Ayuk Tabe demande aux séparatistes de cesser de compter sur la communauté internationale

Le leader des séparatistes d’Ambazonie au Cameroun, Sisiku Ayuk Tabe, actuellement emprisonné à perpétuité à Yaoundé, a exhorté les séparatistes à ne plus compter sur les instances internationales pour obtenir leur indépendance.

Dans un message de Noël envoyé depuis sa cellule à la prison de Kondengui, Sisiku a insisté sur l’importance pour les Ambazoniens de prendre en main leur lutte pour l’indépendance plutôt que de se fier à des forces extérieures.

« Sachez que la communauté internationale est accablée, tourmentée et distraite par une myriade de défis mondiaux. Nous ne pouvons pas confier notre destin à des organisations extérieures », a-t-il écrit.

« Nous devons faire de notre lutte une priorité et faire tout ce qui est nécessaire pour la faire avancer. »

Optimisme modéré

Malgré son pessimisme quant au soutien international, Ayuk Tabe estime que certains événements récents offrent des raisons d’espérer.
« La réélection du président Donald Trump aux États-Unis nous rappelle l’importance de l’engagement sur la scène mondiale. Nous nous souvenons que son premier mandat avait prêté attention à notre situation. Sa réélection ravive notre espoir d’un intérêt international renouvelé pour notre cause », a-t-il déclaré.

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Il a également évoqué les récents coups d’État militaires au Mali, au Niger et au Burkina Faso, qu’il considère comme un éveil de l’esprit panafricain, un exemple à suivre pour leur mouvement.

Le désintérêt de la communauté internationale

Le changement de focus de Sisiku, qui appelle à une autonomie accrue des séparatistes, reflète les propos de figures comme Tibor Nagy, ancien secrétaire adjoint américain aux Affaires africaines. Nagy avait déclaré en 2023 que la communauté internationale ne soutiendrait jamais les séparatistes dans leur quête d’indépendance, affirmant que « le monde s’en fiche ».

Il a ajouté qu’aucun pays ou organisation internationale ne ferait pression sur le gouvernement camerounais pour accorder l’indépendance à l’Ambazonie.

En réalité, la crise anglophone, débutée en 2016, a reçu très peu d’attention internationale. En 2019, elle figurait en tête de la liste des crises les plus négligées au monde par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). En 2023, cette crise était classée deuxième parmi les crises de déplacement les plus ignorées au niveau mondial.

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Ce manque d’attention se traduit par un déficit de financement, une faible couverture médiatique internationale et un manque d’efforts diplomatiques.

Collaborations internationales contre l’Ambazonie

Depuis les débuts du mouvement séparatiste, certains acteurs internationaux se sont même opposés à leur cause. L’arrestation de Sisiku Ayuk Tabe résulte d’une collaboration entre le Nigéria et le Cameroun. En 2018, les autorités nigérianes avaient arrêté Sisiku et neuf autres leaders séparatistes à Abuja avant de les livrer au gouvernement camerounais.

Un tribunal militaire de Yaoundé les a rapidement jugés et condamnés à la prison à vie pour leur quête d’indépendance.

Une détermination intacte

Malgré six années passées en prison, Sisiku Ayuk Tabe demeure déterminé.
« Nous devons redoubler d’efforts pour renforcer notre unité d’objectif et rester concentrés sur le prix au pied de la montagne », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que les partisans du mouvement séparatiste « doivent poursuivre une résistance qui montrera à la communauté internationale que notre détermination ne peut être brisée ».

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