Lors de l’Assemblée Générale de novembre 2024, la Fédération Camerounaise de Football (FÉCAFOOT), sous la présidence de Samuel Eto’o, a adopté une série de modifications statutaires majeures. C’est la troisième révision des textes fondamentaux de l’institution en moins de quatre ans, une initiative qui ne laisse personne indifférent dans le paysage footballistique camerounais.
Les statuts, véritables piliers du fonctionnement de toute fédération sportive, encadrent son organisation et ses processus décisionnels. Depuis son accession à la tête de la FÉCAFOOT, Samuel Eto’o s’est engagé dans un processus de réforme qu’il considère essentiel pour moderniser la gouvernance du football camerounais. Toutefois, ces changements récents, bien que validés par l’Assemblée Générale, divisent l’opinion.
Les modifications majeures apportées
L’un des changements les plus significatifs concerne la durée des mandats des membres de l’Assemblée Générale et du Comité Exécutif. Initialement limitée à deux mandats de quatre ans, cette durée passe désormais à trois mandats, soit une possibilité d’exercice sur 12 ans.
Par ailleurs, les conditions d’éligibilité ont été assouplies. Désormais, seuls les candidats ayant été condamnés à une peine ferme assortie d’un titre de détention sont exclus des élections. Une autre modification concerne l’âge limite pour accéder à la présidence de la FÉCAFOOT, désormais fixé à moins de 65 ans, contre 70 ans auparavant.
Enfin, le Comité Exécutif voit son effectif élargi de 20 à 22 membres. Les deux sièges supplémentaires pourront être occupés par des personnalités cooptées par le président de la fédération, renforçant ainsi l’influence directe de Samuel Eto’o sur la composition de l’instance dirigeante.
Des critiques en cascade
Ces réformes, bien que structurantes sur le plan organisationnel, ont provoqué un tollé dans certains cercles du football camerounais. Des acteurs comme Guibai Gatama dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une dérive autocratique, accusant Eto’o de vouloir consolider son emprise sur la fédération. Ils critiquent également l’impact potentiel de ces mesures sur la transparence, les droits des clubs, et l’équité au sein de l’institution.
Pour ses détracteurs, ces modifications semblent taillées sur mesure pour écarter certaines candidatures et marginaliser les oppositions, tout en affaiblissant la pluralité démocratique dans la gestion de la FÉCAFOOT.
Un pari risqué pour l’avenir du football camerounais
Ces nouvelles dispositions marquent une étape cruciale dans la stratégie de gouvernance de Samuel Eto’o. Le président de la FÉCAFOOT justifie ces réformes par la nécessité de consolider la stabilité et d’améliorer l’efficacité de l’administration du football camerounais. Toutefois, leur mise en œuvre soulève des questions sur leur impact à long terme, tant sur le fonctionnement interne de la fédération que sur l’image de son président.
Dans un climat où les tensions institutionnelles et les critiques externes restent vives, la réussite de ces réformes sera jugée à l’aune des résultats qu’elles produiront pour le football camerounais. Si elles renforcent la compétitivité et la gestion du sport national, elles pourraient bien réhabiliter la vision de Samuel Eto’o. Mais si elles alimentent davantage les divisions, elles risquent de peser lourdement sur son héritage à la tête de la FÉCAFOOT.
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