Saisie de faux billets à Maroua : Un réseau international démantelé

La majorité des faux billets saisis proviennent de la nouvelle série 2020, émise par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) depuis le 15 décembre 2022. Ces billets, destinés à circuler dans les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, et République Centrafricaine), sont dotés de dispositifs de sécurité avancés, à la fois visibles et invisibles, que la BEAC juge « quasiment infalsifiables ».

Récemment, la Gendarmerie nationale a annoncé avoir saisi des faux billets d’une valeur totale de 32 millions de FCFA à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. Cette saisie fait suite à une enquête ouverte après une série de dénonciations et révèle que Maroua était un point névralgique de la distribution de ces fausses coupures.

Les billets, d’une valeur faciale de 5 000 et 10 000 FCFA, ont été saisis grâce à des opérations menées sur le terrain, débouchant sur l’arrestation d’un premier suspect. L’exploitation des informations fournies par ce dernier a permis d’arrêter un second complice à Kousseri, une autre ville de la région. Les deux individus, âgés respectivement de 27 et 49 ans, ont reconnu leur participation à ce trafic de fausse monnaie, notamment pendant la période des fêtes de fin d’année. Cependant, le montant total des faux billets mis en circulation reste indéterminé à ce jour.

Les investigations ont permis de mettre en lumière l’existence d’un réseau sous-régional de falsification de monnaie. Selon le capitaine Otele Etoundi, chef du bureau de laboratoire du service central des recherches judiciaires de la Gendarmerie nationale, le mode opératoire des suspects consistait à se rendre au Nigeria pour acheter des quantités importantes de faux billets destinés à la zone Cemac, auprès d’un fabricant et trafiquant spécialisé. Un lot d’un million de FCFA de fausse monnaie se vend ainsi pour 40 000 nairas, soit un peu plus de 16 000 FCFA.

Les recherches se poursuivent, avec le soutien d’Interpol, afin d’identifier et de démanteler l’ensemble du réseau criminel, dont les membres seraient disséminés dans les pays voisins.