Les vidéos intimes de Baltasar Ebang Engonga continuent de faire parler d’elles. Directeur de l’administration fiscale et fils du neveu du président Obiang, il apparaît dans des vidéos tournées dans son bureau avec des femmes ou des filles de dignitaires du régime.
En octobre, une enquête pour détournement de fonds publics a été ouverte à son encontre, ce qui a conduit à la saisie de ses téléphones et ordinateurs. Alors qu’il était en détention préventive à la prison de Black Beach à Malabo, des vidéos privées montrant ses relations sexuelles ont été divulguées sur internet. Plus de 400 fichiers ont été récupérés sur ses appareils, certains tournés directement dans les locaux du ministère des Finances, avec en arrière-plan le drapeau national.
Un membre influent du régime
Baltasar Ebang Engonga, surnommé « Bello » pour ses atouts physiques, n’est pas un inconnu en Guinée équatoriale. Il est le fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), et le neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Marié et père de six enfants, il occupait une position stratégique à la tête de l’administration fiscale avant que ce scandale n’éclate.
Proche de son grand-oncle, le chef de l’État, il semble que cette affaire ait terni son image et semé le doute sur la suite de sa carrière au sein du pouvoir équato-guinéen.
Un scandale viral
Les vidéos ont rapidement inondé les réseaux sociaux tels que Facebook, X (anciennement Twitter) et TikTok, provoquant un déluge de réactions. De nombreuses discussions ont émergé autour de cette affaire, qui a pris une dimension internationale. Des médias étrangers s’en sont également fait l’écho.
Dans la plupart des vidéos, les visages des partenaires féminines ne sont pas floutés. Leur diffusion progressive a poussé les autorités à limiter le débit internet dans le pays, sans toutefois réussir à stopper la polémique. Des internautes ont créé des photomontages, des chansons, et même une danse en lien avec l’affaire. Certains ont même exploité ce scandale pour promouvoir des produits liés à la performance sexuelle.
Des célébrités comme Davido ou Kaaris ont également commenté les événements, amplifiant l’impact médiatique de cette affaire.
Les poursuites judiciaires et les réactions officielles
Selon la télévision nationale TVGE, Baltasar Ebang Engonga aurait conservé ces vidéos sans l’accord des femmes concernées. Une femme, dont le visage était flouté, s’est exprimée sur TVGE, dénonçant cette violation de son consentement. Elle a affirmé avoir accepté d’être filmée mais croyait que les vidéos seraient immédiatement supprimées. Se disant humiliée, elle a réclamé des explications.
Le procureur général de la République, Anatolio Nzang Nguema, a ajouté qu’un test médical déterminerait si Baltasar Ebang Engonga serait poursuivi pour un éventuel délit contre la santé publique.
De son côté, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue a annoncé sur X la suspension immédiate de tous les fonctionnaires impliqués dans des actes sexuels dans les locaux des ministères, dénonçant une violation flagrante du code de conduite et de l’éthique publique.
Entre consentement et intégrité du pouvoir
Un décret présidentiel a acté la destitution de Baltasar Ebang Engonga de ses fonctions. Bien que ce ne soit pas la première fois que des vidéos compromettantes circulent en Guinée équatoriale, l’affaire Baltasar se distingue par l’envergure des personnes impliquées et la nature des accusations.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur le consentement et les rapports de pouvoir dans la société équato-guinéenne. Les femmes impliquées avaient-elles réellement la possibilité de refuser ?
Au-delà du scandale, ce cas met en lumière les enjeux d’intégrité au sein des élites administratives et politiques du pays, laissant en suspens de nombreuses interrogations sur les pratiques en vigueur. Les prochains développements judiciaires et politiques seront scrutés de près.
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