La frustration face aux dégâts causés par les éléphants a atteint son paroxysme ce matin lorsque les habitants ont bloqué la Route Nationale No. 12. Des barricades ont été érigées à Kalfou, le long de l’axe Maroua-Yagoua, où les riverains protestent contre les destructions massives infligées par des éléphants errants. Ces animaux quittent la réserve faunique de Kalfou pour dévaster les cultures des agriculteurs.
Les habitants de Kalfou rapportent que les éléphants envahissent également les villages, pillant les réserves de nourriture stockées dans les greniers. En décembre dernier, un homme a échappé de justesse avec des blessures mineures après avoir rencontré un troupeau en surveillant ses cultures. Dans le district voisin de Kar-hay, une personne a été tuée par des éléphants. Selon les témoignages, ces derniers mois, jusqu’à dix personnes auraient perdu la vie lors de telles rencontres.
Face à leurs doléances non prises en compte, les habitants ont organisé une manifestation pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une inaction gouvernementale. Le 31 décembre, le sous-préfet de Kalfou a interdit toute manifestation visant à résoudre le conflit entre la communauté et les éléphants, invoquant des raisons de maintien de l’ordre public. Cette décision a suscité la colère des résidents. « Les gens veulent bloquer la route pour exprimer leur mécontentement face à l’inaction de l’État concernant les dégâts causés par les éléphants », a déclaré une source locale à l’époque.
Malgré cette interdiction, une nouvelle manifestation a été organisée le lundi 6 janvier 2025, après une réunion convoquée par le sous-préfet. Pour calmer la population en colère, le préfet du département du Mayo Danay s’est rendu de Yagoua à Kalfou pour dialoguer avec les protestataires.
La réserve faunique de Kalfou s’étend sur plus de 200 000 mètres carrés et abrite une importante population d’éléphants, une espèce protégée au Cameroun. La croissance simultanée des populations humaines et des éléphants a conduit à des conflits de plus en plus fréquents sur l’utilisation des terres. Les éléphants quittent souvent leur réserve à la recherche de nourriture, tandis que les humains empiètent davantage sur ces espaces pour accroître leurs récoltes.
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