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Les évêques désapprouvent la candidature de Paul Biya

Lors de son homélie du 29 décembre, l’évêque de Ngaoundéré, Emmanuel Abbo, a livré un message percutant à l’attention des dirigeants camerounais, alors que l’année 2025 s’approche. Il a remis en question la capacité des responsables du pays à soulager les souffrances des Camerounais. Ce discours a ouvert la voie à d’autres évêques, qui ont, à leur tour, exprimé leur opposition à une nouvelle candidature de Paul Biya. Certains ont même ironisé en affirmant qu’ils préfèreraient voir le “Diable au pouvoir” plutôt que de prolonger la gouvernance actuelle.

Mgr Emmanuel Abbo a vivement critiqué une société où les citoyens sont muselés, incapables de partager leurs douleurs :
« La plus grande des souffrances, c’est d’interdire aux Camerounais d’exprimer leurs maux, sous prétexte que l’État est un rouleau compresseur, une sorte de moulinex qui réduit en pâte tout Camerounais osant se plaindre. »

Il a également mis en garde sur l’avenir sombre qui attend le pays si cette dynamique continue :
« Qui restera-t-il à gouverner quand tous les Camerounais auront été broyés dans ce moulinex ? Comment peut-on promettre la mort à ceux qui ne réclament qu’un minimum pour survivre ? »

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Ces paroles ont trouvé écho chez d’autres prélats. Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, a qualifié une nouvelle candidature de Paul Biya d’irréaliste :
« Ce n’est pas réaliste… Nous sommes humains. À un moment, nous quittons ce monde. Nous ne sommes pas immortels, ni capables de miracles. »

De son côté, Mgr Jean Mbarga, archevêque de Yaoundé, a incité les fidèles à prendre leur destin en main :
« Nous entrons dans une année jubilaire et une année électorale. J’ai exhorté les fidèles à assumer leurs responsabilités historiques vis-à-vis de la Nation. »

Quant à Mgr Yaouda Hourgo, évêque de Yagoua, son exaspération était palpable :
« Nous avons déjà assez souffert. Le pire est derrière nous. Que le Diable prenne le pouvoir si c’est nécessaire, et nous verrons après. »

Un contexte tendu

Ces interventions surviennent alors que le président Paul Biya, âgé de 92 ans, a laissé entendre dans son discours de fin d’année qu’il pourrait briguer un nouveau mandat.
« Mes chers compatriotes, je suis particulièrement touché par le soutien massif que vous m’avez toujours témoigné. C’est cette confiance qui m’a poussé à ne jamais ménager mes efforts pour répondre à vos attentes. Votre confiance est un honneur et une boussole dans mon action à la tête du Cameroun », a-t-il déclaré.

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Bien qu’il n’ait pas explicitement confirmé son intention de se représenter, ses propos ont suscité de vives réactions. Une partie de la population et de la classe politique réclame un changement après 43 ans de pouvoir. Le débat reste ouvert, mais le besoin de renouveau semble se faire de plus en plus pressant.

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