Monsieur le Préfet, J’ai l’honneur d’accuser réception de votre correspondance N°64/2024/CA/C19/SP, qui vient de m’être transmise à l’instant par un coursier, envoyé personnellement par la Chefferie du Canton Bell.
Monsieur le Préfet, je ne sais comment qualifier votre insistance à vouloir me nuire, ni jusqu’où vous comptez aller dans cette voie.
Je tiens à vous rappeler que j’ai prêté serment en tant qu’avocate en 1968, il y a 56 ans, en vertu d’un décret présidentiel signé par Son Excellence Monsieur Ahmadou Ahidjo, m’autorisant à exercer la profession d’avocate défenseur devant les tribunaux et cours de notre pays.
Depuis cette époque, j’ai vu défiler une succession de préfets, inspecteurs fédéraux et gouverneurs de la République. Avec chacun, j’ai entretenu des relations respectueuses et cordiales, marquées par une collaboration constructive et une estime réciproque. Vous êtes malheureusement en train de briser ce bel héritage, modèle de partenariat public-privé que vous avez trouvé en place. Vous êtes le seul à me convoquer sous le couvert d’une chefferie, fût-elle supérieure.
Je trouve cela regrettable. Mais soyez certain que ce conflit ne jouera pas à mon désavantage.
Je me souviens également qu’il y a seulement quelques semaines, vous avez donné instruction à votre secrétariat pour que vos services expulsent les porteurs de la correspondance que je vous avais adressée le 26 novembre 2024. Ce courrier portait sur la délivrance du récépissé légal de déclaration de mon association, un acte que vous êtes pourtant tenu d’effectuer, conformément à l’article 7, alinéa 3 de la loi N°90-53 du 19 décembre 1990 relative à la liberté d’association.
Aujourd’hui, vous me faites parvenir une convocation par le biais de la Chefferie du Canton Bell, sans doute dans l’espoir de me contraindre à une présentation immédiate à votre cabinet.
Monsieur le Préfet, je crois que vous cherchez les problèmes.
Cela étant, je tiens à vous informer que l’horaire choisi pour cette convocation, à savoir 11 heures, avait déjà été réservé de longue date pour d’autres engagements que je me dois de respecter. Je suis donc au regret de vous informer que je ne pourrai répondre favorablement à cette convocation aujourd’hui.
Toutefois, par souci de respect de l’autorité administrative et malgré la réduction notable de ma mobilité, je me ferai un devoir de me présenter à votre cabinet, situé au deuxième étage de la Préfecture, à une date et une heure que vous voudrez bien me fixer à l’avance. Veuillez toutefois noter que monter vos escaliers représente pour moi un véritable défi, compte tenu de mon état de santé.
Par ailleurs, je dois également vous signaler que je ne suis toujours pas en possession de ma carte nationale d’identité, que je n’ai pas reçue des services compétents de la DGSN depuis plus de trois ans, malgré mes nombreuses démarches. Cela étant, je me présenterai munie de mon passeport, délivré par les mêmes services, qui pourra faire office de pièce d’identification.
Je vous remercie de bien vouloir me communiquer une nouvelle date de convocation, afin que je puisse réorganiser mon agenda en conséquence et me présenter à votre cabinet.
Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de mes sentiments distingués.
P.S. : Je réitère qu’il serait souhaitable que votre secrétariat observe à l’avenir les règles élémentaires de courtoisie administrative, notamment dans la réception et le traitement des correspondances officielles.
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