L’Archevêque de Douala, Samuel Kleda, a déclaré que la possibilité pour le président Paul Biya de se présenter aux élections présidentielles de 2025 n’est pas réaliste.
Le prélat a fait cette déclaration lors d’une interview avec Radio France Internationale (RFI) le jour de Noël.
Il a également abordé des questions concernant la santé du président Biya.
Il a en outre discuté de la crise anglophone, des hommes politiques emprisonnés, de la transition politique au Cameroun et du Code électoral.
Le Cameroun devrait organiser ses élections présidentielles l’année prochaine, et Paul Biya, âgé de 91 ans, pourrait briguer un nouveau mandat.
Il dirige le Cameroun depuis 42 ans et apparaît rarement en public.
Selon l’archevêque Samuel Kleda, aucun être humain ne vivra éternellement, et les Camerounais devraient se préparer à toute éventualité.
« Nous sommes des êtres humains. À un moment donné, nous quitterons ce monde. C’est pourquoi je parle de transition. Que tout se passe bien et que maintenant, s’il y a des élections, préparons-nous, ne restons pas surpris par quelque chose », a déclaré Samuel Kleda.
Les partisans du président Biya plaident en faveur de sa réélection.
Pour le prélat catholique, cela n’est pas réalisable.
« Je dirais simplement que ce n’est pas réaliste », a-t-il affirmé à RFI au sujet de la candidature de Biya.
En parlant de la crise anglophone, il a réitéré que le dialogue est la solution pour sortir de ce conflit armé meurtrier.
« Nous avons toujours prié pour le retour de la paix et appelé les dirigeants à trouver une solution pacifique. La première étape pour mettre fin à cette violence est d’accepter de se parler. Il faut s’asseoir autour d’une table ou sous un arbre pour discuter et se comprendre », a-t-il déclaré.
Réponse de Fame Ndongo et Grégoire Owona à l’Archevêque Samuel Kleda
Après l’interview de l’archevêque, deux ministres du gouvernement ont réagi, suggérant pourquoi Biya devrait briguer un nouveau mandat.
Tous deux occupent des positions influentes au sein du parti au pouvoir, le RDPC, dont Biya est le président depuis sa création.
Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du RDPC et ministre de l’Enseignement supérieur, a déclaré que c’est un droit constitutionnel pour Biya de se représenter.
« Puisque la Constitution permet au président Paul Biya de se présenter, sur quelle base juridique un citoyen peut-il lui demander de ne pas exercer ce droit ? » s’est indigné Fame Ndongo dans une épître justifiant la candidature de Biya.
Par ailleurs, le secrétaire général adjoint du RDPC, Grégoire Owona, a déclaré que c’est à Biya de décider de se représenter ou non.
Owona, qui est également ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a critiqué l’archevêque Samuel Kleda, l’accusant de prendre position politiquement.
« Il a pris sa position en tant que citoyen. Ses fidèles qui veulent le suivre peuvent le faire, mais nous, au RDPC, sommes confiants.
« Nous attendons la fin du mandat et, à la fin du mandat, le président Paul Biya a dit qu’il décidera de sa candidature ou non-candidature », a déclaré Grégoire Owona.
Le ministre du Travail a affirmé que les déclarations de Samuel Kleda étaient « en dehors de ses fonctions de prélat et, malheureusement, il n’est pas un politicien accompli ».
Le président Paul Biya a reçu des appels à la réélection de la part de plusieurs militants de base du RDPC.
Cependant, certains militants du parti lui ont également demandé de se retirer des élections de 2025.
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