Le ministère de la Défense du Cameroun (Mindef) a affirmé que les enlèvements persistants, les villes mortes et les engins explosifs improvisés constituent toujours une menace pour la sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Cette déclaration a été faite lors d’une réunion de sécurité et d’évaluation tenue récemment à Yaoundé. La réunion, présidée par Beti Assomo, ministre délégué à la présidence chargé de la défense, visait à évaluer les défis politiques, socio-économiques et sécuritaires au Cameroun.
Un autre objectif était de proposer toutes les actions et initiatives possibles pour éradiquer toutes les formes de menaces à l’intérieur et autour du territoire national, en particulier dans les zones en crise.
Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, un conflit intensifié sévit depuis 2017.
Ce conflit a causé d’importantes pertes humaines et matérielles. Cependant, selon l’évaluation du MINDEF, les confrontations avec les forces militaires et les assassinats ciblés semblent avoir diminué par rapport au passé.
C’est pourquoi le ministère a précisé que les principales menaces actuelles sont les enlèvements contre rançon et les villes mortes, souvent observées tous les lundis.
La résurgence de Boko Haram avec des attaques à grande échelle
Une autre région mise en lumière est l’Extrême-Nord, où une insurrection djihadiste est en cours depuis 2014. Le MINDEF a indiqué qu’une analyse approfondie de la situation a été réalisée. Il semble que Boko Haram se regroupe et profite de certains facteurs pour mener des attaques à grande échelle contre les dispositifs de la Force multinationale mixte.
Cette force est composée des militaires des pays concernés : Nigeria, Cameroun, Tchad et Niger.
Depuis la mort d’Abubakar Shekau, ancien chef de Boko Haram, certaines attaques ont diminué. Mais en ce qui concerne la situation à l’Est, le MINDEF a déclaré que les rebelles de la Séléka sont loin d’être vaincus.
Ces rebelles profitent de la frontière vaste et perméable pour pénétrer au Cameroun et procéder à des enlèvements.
Par ailleurs, dans les régions de l’Adamaoua et du Nord, des cas de transhumance armée, de vol de bétail et de prises d’otages contre rançon ont été signalés. Sur les côtes, les menaces sont contenues grâce aux actions coordonnées de nos forces et au mécanisme de coopération avec les marines du Gabon, de la Guinée équatoriale et de São Tomé-et-Principe, selon le rapport du ministère.
Le ministère a également précisé que des opérations sont déjà en cours pour contrecarrer les actions de l’ennemi.
« Cette réunion souligne l’engagement du Chef de l’État, Chef des Forces armées, à renforcer la sécurité nationale et à répondre efficacement aux défis actuels, en particulier pendant cette période de fêtes, qui nécessite une vigilance accrue en matière de sécurité. »
La réunion à huis clos a rassemblé les secrétaires d’État chargés de la Gendarmerie nationale, des anciens combattants et des victimes de guerre, le Délégué général à la sûreté nationale, le Directeur général de la recherche extérieure, l’Inspecteur général représentant le ministre de l’Administration territoriale, le chef d’état-major des armées, les chefs d’état-major ainsi que les commandants centraux et territoriaux.
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