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Cameroun : Le Barreau dénonce une enquête biaisée sur la torture d’un avocat par la Gendarmerie

Le Barreau du Cameroun accuse la Gendarmerie d’avoir mené une enquête biaisée sur les violences infligées à l’avocat Tamfu Richard. Une demande d’enquête indépendante a été formulée.

Cameroun : Le Barreau dénonce une enquête biaisée sur la torture d'un avocat par la Gendarmerie

Le Barreau du Cameroun a saisi le Ministre de la Défense pour demander une enquête conjointe entre la Gendarmerie et la Police concernant les brutalités infligées à Maître Tamfu Richard par des gendarmes à Douala.

Cette demande intervient après qu’une enquête menée par la Gendarmerie ait incriminé l’avocat défenseur des droits humains tout en minimisant le rôle des trois officiers impliqués.

Le 27 novembre 2024, une vidéo virale montrait deux gendarmes du Groupement de Bonanjo en train de brutaliser Maître Tamfu Richard.

Ils l’ont violemment jeté dans le coffre de leur pick-up et l’ont piétiné avec leurs bottes.

Les gendarmes impliqués dans ces violences ont été identifiés comme étant Medjo Eko Celestine, Ntah Malvin Tiku et Bouen Kiyaki.

Face aux condamnations généralisées, Galaxy Etoga, Secrétaire d’État à la Gendarmerie Nationale, a ordonné une enquête dont les conclusions ont choqué le Barreau.

Le Président du Barreau, le Bâtonnier Mbah Eric Mbah, a vivement remis en question l’équité et l’objectivité de cette enquête.

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Pour lui, la Gendarmerie ne pouvait difficilement être impartiale étant donné son implication dans le crime.

« Étrangement, cependant, dans un rapport daté du 6 décembre 2024 et diffusé, Maître Tamfu a été accusé de violences sur un fonctionnaire, de destruction de biens militaires, d’insultes et d’obstruction à la justice, tandis que les gendarmes étaient simplement accusés d’abus de fonction, de légers dommages corporels et de violation de consignes », a écrit Mbah Eric Mbah.

Selon le Président du Barreau, « les infractions d’agression et de torture, qui auraient dû être les premières retenues contre les gendarmes, n’ont, entre autres, pas été identifiées ».

Rejetant les conclusions du rapport, le Barreau du Cameroun a souligné que le fait d’être à la fois plaignant et enquêteur dans une même affaire ne pouvait produire que les résultats affichés sur les réseaux sociaux.

Il a appelé à ce que justice soit rendue et a demandé une enquête indépendante conjointe.

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« C’est sur cette note d’injustice flagrante et d’impartialité manifeste que je saisis votre haute autorité, vous exhortant à ordonner que l’enquête sur lesdites plaintes soit menée par une équipe conjointe de policiers et de gendarmes pour garantir un niveau minimal d’équité dans l’investigation », a-t-il déclaré.

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