Le trône du village de Ndzah, situé dans la sous-division de Bamenda III, division de Mezam, dans la région du Nord-Ouest, demeure disputé depuis 2019 en raison de désaccords entre les Faiseurs de Rois et l’administration, qui ont empêché l’intronisation d’un nouveau Fon.
Après la disparition du regretté Fon Victor Akotohm II le 30 octobre 2019, les Faiseurs de Rois, dans ce qu’ils considèrent comme un respect « strict » des traditions, ont intronisé Fon Marius Mbomchom Akotohm III en novembre de la même année.
Cependant, cette décision a été contestée par l’administration, qui a perturbé sa présentation publique et refusé de le reconnaître officiellement.
Depuis, les différents administrateurs civils qui se sont succédé n’ont pas réussi à résoudre la crise, et le palais reste scellé.
Dans un rebondissement inattendu, Austin Ayuni Sakah, sous-préfet de Bamenda III, a présenté, lors d’une réunion de crise le jeudi 21 novembre, un certain Fobolingong Nson comme nouveau chef traditionnel de Ndzah.
Le choix du sous-préfet rejeté
Les Faiseurs de Rois ont rejeté ce choix imposé par le sous-préfet. Ils réclament la réouverture de leur palais et s’opposent à l’imposition d’un Fon en violation de leurs coutumes et traditions.
« Ce qui nous bloque maintenant, c’est que nous attendons toujours que le sous-préfet nous dise quand ils vont rouvrir le palais. Le nom qui nous est présenté comme nouveau Fon nous surprend, d’autant plus que nous ne l’avons jamais rencontré et que nous ne savons même pas qui il est. Nous nous opposons à cette décision », a déclaré Ngu Williams, l’un des Faiseurs de Rois.
Dans une lettre ouverte adressée au sous-préfet de Bamenda III, les Faiseurs de Rois de Ndzah ont exprimé leur consternation face à la décision de l’administration.
« C’est avec une grande désolation que nous avons constaté votre décision d’ignorer l’agitation du peuple et les objections exprimées lors de la réunion. Des tentatives ont été faites pour faire taire ces voix légitimes, ce qui n’a fait qu’exacerber la frustration au sein de la communauté », peut-on lire dans une partie de la lettre.
« De telles actions risquent de miner la confiance entre l’administration et le peuple de Ndzah, qui compte sur votre impartialité et votre respect des protocoles traditionnels. »
Appels au respect des traditions
Rejetant fermement le choix de l’administration, les Faiseurs de Rois ont exigé le respect de leur autorité et de la volonté du peuple de Ndzah.
« Nous rejetons catégoriquement la candidature de Fobolingong Nson. Le processus de sélection d’un Fon est un acte sacré et spirituel, confié uniquement aux Faiseurs de Rois, dont les décisions sont guidées par les coutumes et la sagesse ancestrale », poursuit la lettre.
Ils ont également souligné que « toute tentative d’imposer un candidat non approuvé non seulement bafoue nos traditions, mais met également en péril l’unité et la paix de la communauté ».
Par ailleurs, le sous-préfet de Bamenda III a invité la population de Ndzah à accepter et collaborer avec Fobolingong Nson en tant que nouveau chef traditionnel.
Le rejet par la population indique cependant que la longue crise de la chefferie est loin de connaître son dénouement.
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