Traumatisé par son incarcération, Jean-Pierre Amougou Belinga, figure controversée de la sphère politico-économique camerounaise, aurait récemment organisé des cérémonies rituelles dans l’espoir de recouvrer sa liberté avant la fin de l’année. Un voisin du quartier Mvan à Yaoundé, où réside le magnat, a confié à ses collègues de travail : « Nous avons passé un excellent weekend. Le Zomlo’o des Zomlo’o a fait égorger plusieurs bœufs pour célébrer sa prochaine sortie de prison. Je suis même rentré avec un gros gigot. »
D’après le lanceur d’alerte Paul chouta, derrière cette générosité apparente de Amougou Belinga se cacherait un rituel orchestré par des marabouts béninois, venus en renfort pour aider Amougou Belinga à se tirer d’affaire dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Une sombre ironie pour celui qui, autrefois, affichait richesse et pouvoir à outrance, se présentant comme le plus prospère des Ekang. Depuis près de deux ans, il a perdu non seulement ses biens de prestige – jet privé, voitures de luxe, voyages somptueux – mais aussi son influence et son éclatante compagne, Mélissa.
L’ancien « intouchable », habitué à imposer sa loi et à humilier ses semblables, vit désormais en captivité, luttant désespérément pour sa liberté. Ses soutiens les plus influents, parmi lesquels Ferdinand Ngoh Ngoh, Louis Paul Motaze et Laurent Esso, redoublent d’efforts pour obtenir sa libération, craignant les répercussions qu’une éventuelle condamnation pourrait avoir sur leurs propres positions.
Ces derniers ont même adressé plusieurs correspondances à Paul Biya pour plaider la cause de leur allié, mais ces tentatives semblent jusqu’ici infructueuses. Le président aurait insisté pour que les responsables de l’assassinat de Martinez Zogo soient sévèrement punis.
Malgré cette impasse, les stratagèmes continuent. Des efforts visant à influencer les magistrats côtoient des pratiques occultes. Récemment, un groupe de marabouts béninois a été aperçu dans la résidence d’Amougou Belinga, où des séances de rituels ont été suivies par des sacrifices d’animaux. Ces cérémonies auraient pour but d’obtenir la clémence divine ou même celle du chef de l’État.
Dans un retournement inattendu, Amougou Belinga, qui s’était autoproclamé Zomlo’o et se voyait comme un dieu, aurait renoué avec la Bible et les prières dominicales. Cet homme autrefois perçu comme arrogant se retrouve aujourd’hui à implorer la miséricorde divine, un geste qui contraste avec son passé.
En parallèle, le dossier judiciaire suit son cours. L’audience prévue au tribunal militaire hier a été reportée au 23 décembre prochain. Ses avocats, tout comme ceux de son co-accusé Eko Eko, ont interjeté appel suite à une décision rendue le 11 novembre dernier, prolongeant ainsi l’attente.
Pendant ce temps, les familles de victimes, comme celle de Martinez Zogo, espèrent que justice sera rendue, non pas celle influencée par des intérêts financiers ou politiques, mais une justice équitable et impartiale.
GIPHY App Key not set. Please check settings