in

Affaire Adèle Haenel : Cinq ans de prison requis contre Christophe Ruggia

Le réalisateur Christophe Ruggia est jugé pour agressions sexuelles sur Adèle Haenel lorsqu’elle était mineure. Le parquet a requis cinq ans de prison, dont deux ferme.

Affaire Adèle Haenel : Cinq ans de prison requis contre Christophe Ruggia
French director Christophe Ruggia leaves for a break during his trial for sexually assaulting French actor Adele Haenel when she was under 15 and he was in his mid to late 30s, five years after her allegations fired France's #MeToo movement, at the Paris Courthouse in Paris on december 9, 2024. (Photo by Gregoire CAMPIONE / AFP)

Le réalisateur Christophe Ruggia fait face à de lourdes accusations portées par Adèle Haenel, concernant des agressions sexuelles survenues alors qu’elle était encore mineure.

Une audience pour « remettre le monde à l’endroit »

Cinq ans de prison, dont deux ans ferme, ont été requis à l’encontre de Christophe Ruggia, connu notamment pour son film Les Diables sorti en 2002. Le réalisateur est jugé pour des agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans par une personne ayant autorité. Ces faits auraient eu lieu à son domicile parisien après le tournage du film, dans lequel Adèle Haenel, alors âgée de 12 ans, tenait le rôle principal.

La procureure Camille Poch a précisé que la partie ferme de la peine pourrait être purgée sous bracelet électronique, évitant ainsi une incarcération. Elle a également demandé l’inscription de Ruggia au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, l’interdiction de tout contact avec la victime, et une obligation d’indemnisation. Les plaidoiries de la défense sont encore attendues, avant que le tribunal ne mette sa décision en délibéré.

Des accusations niées par Christophe Ruggia

A Lire aussi:  L'attaquant Francais Kylian Mbappé se confie sur sa vie sentimentale

Face aux accusations, Christophe Ruggia, 59 ans, a nié en bloc, parlant de gestes de « tendresse » mal interprétés ou de « purs mensonges ». Il a évoqué un contexte lié au mouvement #MeToo, une remarque qui a profondément indigné Adèle Haenel. La procureure a souligné l’absence de reconnaissance des faits par le réalisateur, insistant sur la gravité et la répétition des agressions, qui n’ont cessé que grâce à l’initiative de la plaignante.

« Replacer la culpabilité au bon endroit »

Entre 2001 et 2004, après le tournage de Les Diables, Adèle Haenel se rendait régulièrement chez Christophe Ruggia, où se seraient déroulées les agressions. À l’époque, elle était encore collégienne. « Il a fait le choix d’agresser sexuellement. Il avait toute sa conscience d’homme et d’adulte pour agir autrement », a déclaré la procureure. Elle a rappelé que ces événements ont laissé des séquelles durables chez l’actrice, qui en ressent encore les effets aujourd’hui.

« Adèle Haenel a dit qu’elle se sentait responsable de cette saleté. Il faut replacer la culpabilité au bon endroit et lui dire qu’elle n’est pas coupable », a ajouté la magistrate, s’adressant directement à l’actrice. Durant l’audience, Adèle Haenel a plusieurs fois été saisie de spasmes nerveux à l’évocation des agressions.

A Lire aussi:  Le président du Sénégal face à un défi budgétaire après une probable victoire parlementaire

Un cri qui suspend le temps

Le procès a été marqué par un moment de tension extrême. Alors que Christophe Ruggia avançait des arguments sur sa prétendue « protection » d’Adèle Haenel durant le tournage, évoquant un conseil de prendre un pseudonyme pour éviter des moqueries à l’école, l’actrice a explosé : « Mais ferme ta gueule ! », a-t-elle crié en frappant violemment la table. Cette réaction a suspendu l’audience, plongeant la salle dans un silence chargé de tension.

Après cet éclat, Adèle Haenel a quitté précipitamment la salle, rappelant son départ spectaculaire des César 2020 après la récompense attribuée à Roman Polanski. Elle est revenue peu après, cette fois sans adresser le moindre regard au réalisateur.

« Remettre le monde à l’endroit »

Pour la procureure, cette audience est l’occasion de rappeler les limites fondamentales entre adulte et enfant, coupable et victime. Selon elle, Adèle Haenel a toujours décrit les agressions de manière constante, en ayant parlé à son entourage dès 2006. Les tentatives de défense de Christophe Ruggia, suggérant une vengeance liée à un refus de projet commun, ont été balayées comme « improbables ».

A Lire aussi:  Voici comment immigrer facilement au Canada

La décision du tribunal est désormais attendue, avec en toile de fond un enjeu crucial : rendre justice à une victime et affirmer l’importance de briser le silence sur de telles violences.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

    Programme de la deuxième journée du championnat de MTN Elite One

    Programme de la deuxième journée du championnat de MTN Elite One

    Atanga Nji Justifie la suspension des ONG face aux critiques