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Abus de pouvoir et corruption : une femme de 69 ans toujours détenue à Buea

Cette détention est liée à un conflit familial sur une propriété et s’accompagne de graves accusations de corruption impliquant les autorités judiciaires.

Un cas alarmant d’abus de pouvoir et de corruption judiciaire secoue Buea, la capitale régionale du Sud-Ouest du Cameroun. Pamela Tijam, âgée de 69 ans, est détenue depuis plus de deux semaines sans inculpation. Cette détention est liée à un conflit familial sur une propriété et s’accompagne de graves accusations de corruption impliquant les autorités judiciaires.

Un conflit familial autour d’un terrain

L’affaire a été révélée par un voisin préoccupé, habitant le quartier Sandpit à Buea, qui s’est confié à Mimi Mefo Info (MMI). Selon ses déclarations, Pamela Tijam et sa sœur cadette, Irene Tijam Mangwa, vivant en Allemagne, se disputent une propriété héritée de leur défunte mère.

Irene, qui jouit d’une situation financière stable, a construit une maison sur une partie du terrain et est récemment retournée au Cameroun pour réclamer la pleine propriété du bien. Pamela, l’aînée, s’y oppose fermement et a symboliquement déplacé la pierre tombale de leur mère à l’entrée du terrain familial, en signe de protestation et peut-être pour exprimer le désaccord de leur défunte mère face à cette situation.

En réaction, Irene aurait utilisé ses ressources financières et son influence pour faire intervenir les forces de l’ordre, ce qui a conduit à l’arrestation et à la détention de Pamela.

Une détention prolongée et illégale

La détention de Pamela a suscité une indignation dans la communauté, bien que plusieurs voisins craignent de se manifester de peur de représailles. En outre, cette détention enfreint les lois camerounaises, qui limitent la garde à vue à 48 heures pour les délits mineurs ou graves, et à 15 jours pour les infractions liées au terrorisme.

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Pamela, qui souffre de problèmes de santé chroniques nécessitant des médicaments quotidiens, n’a pas pu accéder à son traitement depuis son arrestation. Son frère, Lazare Tijam, a exprimé son inquiétude : « Elle a des problèmes de santé et a besoin de soins constants. C’est déchirant de savoir qu’elle n’a pas reçu ses médicaments depuis le début de cette épreuve. »

Corruption et demandes de pots-de-vin

Des accusations de corruption touchant le Procureur de la République de Buea et l’administrateur de la prison centrale aggravent encore la situation. Initialement, la famille aurait reçu une demande de 200 000 FCFA pour libérer Pamela. Ce montant aurait ensuite augmenté à plus de 400 000 FCFA, incluant 100 000 FCFA supplémentaires pour l’administrateur de la prison.

Un voisin a confié à MMI : « Le Procureur a d’abord demandé 200 000 FCFA, mais cela a augmenté. L’administrateur de la prison réclame 100 000 FCFA supplémentaires avant sa libération. Je ne pense pas que la famille puisse se le permettre. »

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Malgré leurs efforts, la famille n’a pu réunir que 50 000 FCFA, une somme jugée insuffisante. Pamela reste en détention, et beaucoup craignent qu’elle passe les fêtes de fin d’année en prison.

Corruption systémique

Ce cas met en lumière des problèmes de corruption endémique dans le système judiciaire camerounais. Plus de 500 juges et magistrats sont actuellement sous enquête pour corruption, selon le ministère de la Justice. Cependant, le Conseil Supérieur de la Magistrature ne s’est pas encore réuni pour traiter ces dossiers, ce qui entraîne un retard considérable dans les réformes nécessaires.

D’après MMI, le Procureur aurait demandé à la famille de revenir le 27 décembre, suggérant que la libération de Pamela dépendrait du paiement des pots-de-vin demandés. Il aurait menacé d’aggraver l’affaire en la transformant en dossier criminel si l’argent n’était pas versé.

Les appels à la justice ignorés

Malgré des appels à une résolution à l’amiable de la part de voisins et de proches, Irene aurait refusé toute négociation. Selon un voisin : « Elle a dit qu’elle utiliserait toutes ses ressources pour donner une leçon à Pamela. »

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Lazare, le chef de famille, a déclaré à MMI : « C’est une affaire familiale qui ne devrait pas impliquer la police ou les tribunaux. Notre village, dans la région de l’Ouest, s’en chargera. »

Silence d’Irene

Contactée par MMI, Irene a refusé de commenter l’affaire, invoquant des préoccupations concernant la confidentialité de ses propos. Ses réponses aux questions envoyées sur Facebook et WhatsApp n’ont pas été communiquées.

Une affaire révélatrice

La détention de Pamela Tijam illustre les injustices auxquelles font face les individus vulnérables au Cameroun et souligne la nécessité urgente de réformes dans le système judiciaire. Alors que Noël approche, elle risque de passer les fêtes derrière les barreaux, victime d’un système gangrené par la corruption.

Les tentatives de MMI pour obtenir un commentaire des autorités de Buea sont restées sans réponse.

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